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Barberousse

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 4.69/5

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36 critiques: 4.49/5



Ordell Robbie 5 avec les 7 samouraïs, l'autre everest de la collaboration Kurosawa/Mifune
Ghost Dog 5 Dur dur d'être un médecin...
Xavier Chanoine 4.75 Soigne ton patient, aide le, aime le.
drélium 4 Profondément humaniste mais pompeux
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avec les 7 samouraïs, l'autre everest de la collaboration Kurosawa/Mifune

Barberousse peut être considéré comme le Kurosawa le plus abouti. En effet, dans toute sa filmographie, l'homme de théâtre transparaît dans ses films: Rashomon est un quasi-huis clos vu que, si les personnages racontent leurs versions, c'est parce qu'ils sont forcés par la pluie de rester sous une porte, la tension de la première partie du Ciel et l'enfer vient de ce qu'elle ne se passe quasiment qu'en appartement, le cadrage du début de Sanjuro et la disposition des personnages sont ceux d'une scène théâtrale, le Château de l'araignée adapte Shakespeare.

Si les 7 samouraïs sont l'aboutissement du versant aérien de sa filmographie, Barberousse est celui de la théâtralité: qu'y a-t-il de plus théâtral qu'un film se déroulant pendant trois heures dans un hôpital? La seule vraie scène d'extérieur est d'ailleurs un combat martial magnifiquement exécuté dans une cour intérieure. Chaque cadrage fait ressembler le film à une superbe scène de théâtre. L'autre surprise de Barberousse est le personnage de la fille folle qui poignarde ses amants dans le dos et que le disciple de Barberousse ramènera à la vie, type de personnage qu'on a plus l'habitude de voir dans un film d'Oshima.

L'autre force de Barberousse est que la vision kurosawaienne de l'humanité transparaît dans chaque scène, dans chaque plan. Kurosawa est en cela aidé par Toshiro Mifune qui incarne un Barberousse sévère mais juste. Quand Barberousse dit à son disciple "l'amour qu'elle a pour toi te gêne peut-être mais cet amour prouve qu'elle est en train de reprendre goût à la vie", c'est une superbe leçon d'existence. Vivre pourrait être un autre titre de ce film où les personnages ne perdent pas goût à la vie malgré la maladie, les tremblements de terre, la mort d'un proche. Un autre beau moment est quand Barberousse dit au gouverneur que sa maladie vient de son excès d'opulence tandis que le peuple crève de faim. Son disciple, d'abord déçu de ne pas être médecin du shogun, va progressivement attacher moins d'importance au train de vie de son milieu social d'origine. Le score classique de Masaru Sato, l'interprétation de Mifune sont magnifiques. Ce film est d'ailleurs la dernière collaboration entre Kurosawa et son génial alter ego cinématographique avant leur brouille.

Barberousse est, avec les 7 samouraïs, l'autre grande oeuvre de maturité d'un cinéaste qui avait déjà un wagon de classiques derrière lui. Rien que pour cela, ce film est indispensable à toute vidéothèque digne de ce nom d'un amateur de cinéma asiatique.



01 février 2002
par Ordell Robbie




Dur dur d'être un médecin...

Barberousse est, avec Les Sept Samouraïs et L' Idiot, assurément mon film de Kurosawa préféré. Adapté d'un roman de Yamamoto, il laisse un instant de côté la vie des samourais du Japon féodal pour se consacrer au quotidien de médecins au siècle dernier. Et, oh miracle, ces 3 heures passent comme une lettre à la poste du fait de l'extraordinaire talent de conteur d'histoire que Kurosawa a su développer durant sa carrière: ici, une seule scène d'action ne vient pas perturber l'aspect général du film qui s'appuie exclusivement sur un scénario à tiroirs multiples et une interprétation sans faille de tous les protagonistes, la maîtrise de la mise en scène et du montage faisant le reste.

Il est d'ailleurs logique que Kurosawa se soit intéressé à l'univers de la médecine, lui dont les thèmes principaux sont la bonté, la générosité et l'humanisme, par l'intermédiaire d'un jeune diplômé de médecine qui va découvrir avec nous son difficile mais riche métier. Le personnage de Yasumoto est très symbolique: issu d'une famille aisée, il est promis à une grande carrière en tant que médecin du Shogunat. Mais un concours de circonstances le fait se retrouver dans un hospice de campagne où affluent les malades les plus miséreux. Profondément dégoûté de son sort, il va néanmoins changer radicalement son point de vue grâce à un homme, le Docteur Barberousse (Toshiro Mifune), totalement dévolu au bien-être de ses concitoyens, sauf quand on veut du mal à ses protégés... (cf. la scène incroyable où il casse bras et jambes à tour de bras!)

L'apprentissage est difficile, Yasumoto devant subir la vision de 2 scènes traumatisantes: l'agonie d'un vieillard maudit par le destin et l'opération à vif d'une jeune femme accidentée au bas-ventre (seule scène topless de la filmo de Kurosawa à ma connaissance...). Mais c'est la rencontre avec une jeune fille de 12 ans que l'on prostitue de force dans une maison close qui constituera le tournant de son existence: assumant sa prise en charge seul, il va réussir à la soigner et réaliser par la même occasion qu'il est nettement plus flatteur de guérir des pauvres dans le besoin que des riches qui se vautrent dans le luxe (ce qui se rapproche de la thèse de Gemini, de Shinya Tsukamoto).

Une formidable leçon de vie et d'humilité par l'un des plus grands cinéastes au monde. Barberousse est un film incontournable qui doit trôner en première place dans votre vidéothèque.



06 août 2001
par Ghost Dog




Soigne ton patient, aide le, aime le.

Il y a des fois, on ne peut pas vraiment dire ce que l'on ressent via quelques dizaines de kilo-octets. Je ne suis pas adepte du roman fleuve, ni poète à mes heures, d'où cette difficulté de retranscrire pleinement par l'écrit ce que j'ai ressenti devant Barberousse. Akira Kurosawa pose sa plume sur le monde de la médecine. Ici, dans le vieux Tokyo, nous faisons la connaissance du docteur Barberousse, personnage ultra charismatique et dôté d'une forte personnalité. Point d'éloges devant ses assistants, point d'attachement, seuls comptent le respect, l'autorité et le dévouement envers ses patients. Le jeune Yasumoto goûtera donc sous la tutelle de Barberousse, les joies de la médecine, mais aussi ses moments terribles, choc et profondément humains. Dévoué corps et âme à sa tache, Yasumoto mettra du temps à respecter l'autorité du grognon mais finalement très humain Barberousse, mettra du temps à supporter chaque moment difficile de la médecine (les scènes extraordinaires d'agonie d'un patient parlant de son aventure amoureuse avant de rendre son dernier souffle, ou celle de l'écoute de la "folle" incroyablement bien interprétée), à trouver les mots justes pour soigner la jeune prostituée.

Barberousse est une véritable ode à l'humanisme, à la protection de soit, à l'aide à autrui. Chaque personnage, aussi peu utile soit-il a une véritable place dans cet univers d'une beauté rare. Yuzo Kamawa et Toshirô Mifune nous offrent deux grandes, que dis-je, immenses performances d'acteur. Magistralement interprété, superbement filmé et doté d'une émotion si profonde qu'on en lâcherait quelques larmes, Barberousse est un chef d'oeuvre, une perle inestimable au niveau du cinéma mondial et asiatique.



26 février 2006
par Xavier Chanoine




Profondément humaniste mais pompeux

Un peu trop Dégoulinant d'humanisme même. Barberousse n'est pas assez présent à mon goût, pas assez fort et charismatique ce qui vient certainement de la mésentente (qui se poursuivra en embrouille durable) entre Mifune et Kurosawa pour déterminer la personnalité du médecin. Jusqu'à la fin, il ne seront pas d'accord et on le ressent dans le film, Barberousse finit par s'étioler quelque peu. Attention, ça reste Mifune mais, au delà même de la retenue inhérente à ce rôle, je le trouve effacé comparé à l'énergie sans limite des films précédents.

Long et très lent, surtout pour l'histoire de Sahachi (pourtant très émouvante). Chaque protagoniste a une histoire digne d'un roman à raconter et ces derniers sont nombreux (il faut bien retenir les noms car il y en a une floppée) ce qui ne facilite pas toujours l'identification aux personnages.

Parfois tiré par les cheveux (ex : le squelette qui apparaît subitement suite à un glissement de terrain pile poil pour lancer l'histoire de Sahachi !) voir limite dirigiste, à part ça, c'est tellement beau, mais beau... d'une beauté... si belle. Très japonais dans le traitement, beaucoup plus que les gros films épiques de Kurosawa.

Le plus pompeux des kurosawa que j'ai vu, tout de même, même si ça reste forcément un grand film.



12 mai 2003
par drélium


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