Le talent sans la grace
Basé sur un scénario que la mort a empeché Kurosawa de réaliser, mis en scènes par un des anciens assistants-réalisateurs du maitre, Apres la pluie n'est ni pire ni meilleur que les chambaras néoclassiques qu'on a pu voir ces dernières années (Le Samourai du crépuscule, Doraheita). Avec eux, il partage le fait d'etre bien plus intéréssant que les relectures second degré et pubeuses du genre ainsi que celui de ne pas etre véritablement marquant. Tous les ingrédients du cinéma de Kurosawa sont là sauf cette magie qui sépare le travail de bon technicien de celui de grand cinéaste.
On retrouve dans le script l'affection du maitre pour le petit peuple japonais comme son légendaire humanisme. Alors qu'il avait transformé dans les sixties les samourais en mercenaire à l'ironie cinglante, il nous montre une figure de samourai sans maitre bien plus humaniste. Misawa manie bien le sabre mais n'est pas vraiment porté sur son usage violent ou destructeur. Les passages où il terrasse ses adversaires par sa seule puissance tactique ou sans faire couler une goutte de sang rappellent la fameuse démonstration de judo de Mifune dans Barberousse. Et lorsqu'il se bat pour de l'argent c'est pour le donner aux pauvres. Un samourai méprisant la gloire et le matérialisme en somme... La réalisation de Koizumi récite elle son petit Kurosawa illustré tout en évitant l'académisme. On retrouve ces fameux cadrages théatraux, l'art de filmer un combat au sabre de façon aussi inspirée que non ostentatoire qui faisaient la marque du maitre. Et l'ouverture pluvieuse, les passages de foret sentent la réverbération de Rashomon. Le film est bien interprété avec un vrai sens de la retenue. Le score de Sato Masaru est par contre loin d'etre son plus inspiré, tirant certains passages vers la mièvrerie. Qu'est ce qui manque alors? Quelque chose qui ferait du film un peu plus que du (bon) Kurosawa de Musée Grévin. Le script a en effet tendance à souvent franchir la frontière entre humanisme et trop plein de bons sentiments.
Du coup, on a le sentiment que les thèmes du script ont déjà été traités de façon plus brillante, plus inspirée dans d'autres script signés Kurosawa. Et à force d'etre apaisé, serein, maitrisé, le film se met à manquer de ces accidents, de ces petits grains de folie qui sont le sel des grands films.
Plaisant
Il faut prendre Après la pluie comme un film-hommage qui n'a pas d'autre ambition que de rappeler au spectateur les thèmes et les personnages emblématiques du plus grand cinéaste japonais de tous les temps disparu en 1998. Pas étonnant dès lors que l'on ressente clairement le retrait du réalisateur Koizumi Takashi au service du dernier scénario de Kurosawa, un scénario qui s'est métamorphosé en une commémoration finalement plaisante et emprunte de bonne humeur. Le personnage central, MISAWA Ihei, est un ronin (samouraï sans maître) qui se cherche ; très fort au sabre, très charismatique, toujours le sourire aux lèvres, il a pourtant du mal à trouver sa place dans un Japon féodal cloîtré sur ses traditions. A l'occasion d'une rencontre avec le seigneur du fief qui vient de perdre son maître d'armes, il croit entrevoir enfin une opportunité de promotion qui lui échappait depuis longtemps. Une relation tour à tour fraternelle et tendue entre les 2 hommes va prendre la forme d'un entretien d'embauche plus éprouvant que celui d'une grande entreprise pour un cadre, mais à travers cette épreuve, Misawa découvre avec l'aide de sa femme le véritable sens de la vie, à savoir l'entraide, la bonté, la générosité, l'honnêteté et le respect ; des thèmes riches que Kurosawa a développé longuement tout au long de ses 50 ans de carrière.
Même si les bons sentiments sont peut-être plus appuyés ici qu'à l'accoutumée, il n'est pas difficile de se laisser porter par une intrigue simple mais pas simpliste, au fil de paysages magnifiques et de mélodies délicates. Une attention toute particulière est également dirigée vers la femme de Misawa, dont l'amour passionnel pour son mari qui se lit dans ses yeux rend le couple plus fort face aux infortunes de la vie, et leur permet de prendre du recul sur leur existence. Un film d'une sagesse toute orientale, apaisant, reposant, traversé par des figures mythiques comme Nakadai. L'empereur méritait bien ça.
Des images magnifiques...
"Après la pluie" raconte la vie d'un Ronin (Samouraï sans maître), qui à cause de la crue de la rivière due à des pluies torrentielles est coincé avec sa femme dans une auberge. Cet homme est inquiet, il a peur que sa femme soit malheureuse du fait qu'il n'ait pas de Maître et qu'il n'arrive pas à s'insérer dans la société féodale. Elle, très éprise de son époux, est inquiète aussi de voir son mari malheureux...
Ce qui m'a frappé dans ce film, mis à part la lenteur, ce sont les images. Tout le film se déroule dans des décors magnifiques. On y voit des forêts, des cascades, des cours d'eau, le tout dans une lumière splendide... Le beau temps après la pluie, le bonheur qui revient après le malheur, la faculté que les japonais ont à se relever des évènements qui les frappe ; thème encore très actuel...
Une très belle Oeuvre
CA c'est un BON film!! Je me le suis regarder hier soir et depuis je le compare avec tous les autres films de Samouraï que j'ai vu. Et c'est pour moi l'un des meilleur. Le personnage principale (Terao Akira) est vraiment admirable, toujours le sourire aux lèvres a aider comme il peut, il me fait beaucoup penser au personnage de Mizoguchi Hanbei dans
Samuraï Fiction.
Il n'y a pas "l'action" comme dans tout film qui se dit "de samouraï". Et c'est justement ça qui le rend impressionnant et attachant, en effet, ici on s'intéresse plus au cœur du Ronin que de ça technique au sabre.
Le succès de ce film ne repose pas que sur le charisme des excellents acteurs et des décors magnifiques mais également sur le scénario qui est signé Kurosawa. C'est l'un des très bons films qui prouvent encore son Talent même après son décès.
Pour le prix qu'il vaut, il ne faut surtout pas s'en priver de plus il fait vraiment très classe dans une collection entre
Les Sept Samouraïs et
Sword of Doom.
Un Chef d'œuvres
Tres bon film mais inachevé .
C'est ce que j'ai ressenti, dommage qu'il dure moins de 90 minutes , on a l'impression d'etre passé à coté de beaucoup de choses , il s'agit certe d'un film lent mais à aucun moment on ressent de l'ennuie donc au final on reste sur notre faim , bref 1 heure en plus aurait été tres bénéfique au film .
Sublime
Non seulement les images sont d'une beaté extraordinaire, mais en plus la simplicité de l'histoire apporte une sérénité rarement égalée.
Ce film apporte calme et détente (en utilisant des mots à la mode, on pourrait dire que c'est un film "zen").
C'est une magnifique chronique de vie qui laisse rêveur ....
BRAVO ET MERCI POUR TANT D'AMOUR...
Il y a des fois ou quand on écrit une critique , on aimerait être le plus objectif possible. Mais finalemement on l'est rarement.Alors dans ce cas mieux vaut laisser parler son coeur;
Depuis les grandes heures de KUROSAWA san je n'avais pas vu d'aussi beau JIDAI GEKI;
Quand on sait que c'est le maître qui devait officiait on n'est peut être moins surpris, mais pour autant son assistant dévoué depuis les années 70 allait il isser son scénario posthume jusqu'a son niveau? Oui et c'est tout simplement 2mouvant. Ce personnage est un des plus beaux personnages de samourai que j'ai pu voir: trop humain pour être réduit uniquement au bûshido, sa femme est une femme que l'on aimerait avoir, compréhensive et aimante.
SHIRO MIFUNE(le fils de...) semble approcher sur quelque séquences du jeu de son cultissime père, Notre TATSUYA y donne de sa participation en vieux sifu.
Quand à la musique du grand MASARU SATO elle est déchirante et c'est peut être sa plus belle.Pour ça et rien que pour ça merci!
akira,toshiro,masaru RIP.
Critique du film
Franchement ce doit être un des meilleurs films que j'ai pu voir : en effet, venant d'Akira KUROSAWA, ce ne peut qu'être bien. Les acteurs jouent leur rôle à la perfection, sans jamais faire preuve de violence ( ce qui le distingue de nombreux films japonais ). Plus, ce qui est touchant tout le long du film est l'attitude de chaque personnage vis-à-vis des autres : le ronin conserve toujours ce calme qui est si remarquable, et cette dextérité dans les propos afin de ne jamais froisser son interelocuteur, sa femme est adorable dans son rôle d'épouse et de conseillère ( essentielle pour la chute du film ...), celui du seigneur face au ronin mais également face à ses sbires et aurtres subalternes ...
En regardant ce film, c'est une leçon d'humilité que nous prenons. Puis cette quiétude et le désir de découvrir le destin du Ronin nous transportent jusqu'à la fin du film, où la "happy end" est, somme toute, très appréciée.
C'est donc un excellent film, divertissant, mais qui nous laisse réfléchir sur nos ambitions personnelles et à réduire notre fougue, celle de réaliser nos desseins, et ce, par tous les moyens.
Après le maître
Scénario de Kurosawa, réalisation...à la Kurosawa! Un film très paisible et contemplatif avec une galerie de personnages très...humains.
Un bel adieu post-mortem.
Vraiment excellent
Voila un film qui vaut le détour, je le conseille à tous :) J'ai vraiment été saisi par la sagesse de ce film, sans être moralisateur rassurez-vous. J'en ai encore le sourire en y repensant !
une pure merveille
ce film que j'ai vu tout a fait par hasard au cinema m'a enormement plu!les images sont d'une beaute a tomber par terre...
un chef d'oeuvre
La mort du cygne.
On sent que le maître avait l'intention d'annoncer sa retraite artistique dans cette espèce de chant du cygne contemplatif à l'esthétisme terrassant, la mise en scène est très respectueuse, mais surtout ingénieuse da la part d'un réalisateur qui fait des miracles avec un scénario assez maigre, l'image est éblouissante de beauté, la pluie est filmée comme dans Rashômon, les personnages sont touchants de justesse et le tout donne un ton délicieusement poétique qui ne dépareillerai pas dans la filmographie du vieux maître s'il était encore de ce monde.
Et dire que ce sont des capitaux français qui ont permis à ce script de sortir de l'oubli, un grand merci à Eli Chouraqui pour son respect à l'oeuvre de l'un des plus grands cinéastes de l'histoire du 7ème art.
Belles images...
C'est vrai que les images sont fabuleuses mais je trouve qu'en 1h28 il ne se passe pas grand chose.Sinon je trouve que les tenues des samouraï sont un peu trop clinquantes,trop neuves,et les coiffures font fausses (on remarque parfois des crânes en plastoc ).
Cependant les combats,peu mouvementé sont beaux,et les décors encore une fois sont somptueux.
On se laisse bercer !
Ce film n'a aucune prétention que se laisser regarder, et il est parfait pour cela !
Le film est simple, les images magnifiques, la musique est jolie, l'interprétation d'une grande justesse : on regarde tout cela sans voir le temps passer.
C'est vraiment du grand art, c'est sans prétention, c'est beau et on se laisse bercer par tout cela, aucune prise de tête et pourtant, dans sa simplicité, le film nous fait réfléchir.
Si vous êtes lasse de voir toujours la même chose, si vous voulez vous relaxer, si vous avez un coup de blues, etc...ce film est un bon remède !
Très moyen comme traitement pour un scrit du Tennô
On a plus l'impression de suivre un Kurosawa illustré, avec à gauche son humanisme légendaire, à droite son amour du petit peuple, face à vous son amour de la nature,... mais le tout un peu poussiéreux, dans une mise en scène molassonne. Les acteurs sont bons, les intentions excellentes, mais dieu que c'est appliqué!
un très bon film, optimiste et humaniste comme je les aime.
Oui dans ce film, tout (ou presque) respire la positivité. Les personnages ne sont pas tout blancs, mais encore moins tout noirs. La musique très belle (voir magnifique pour certains passages), s'accorde harmonieusement avec la beauté des plans. Les combats font un peu sabres en plastique, mais ce n'est pas l'intérêt du film, ce qui fait qu'on n'y attache peu d'importance.
Un beau film, avec une fin des plus optimistes.
Mention spéciale pour la femme du héros, qui est un sacré personnage quand même.
j'ai réellement adoré, un de mes films préférés, amélie poulain en ronin dans le japon féodal lol.... a voir!
Génial
C'est un superbe Kurosawa. Je n'y ai pas retrouvé la "vraie touche" Kurosawa, mais son assistant de toujours (Koizumi) a fait un bon boulot.
On reconnait la patte du maître dans le scénario, avec comme toujours la stupidité des hommes face à la mesure des femmes et leur sagesse. Et le tout tourne autour de Ihei, samurai exceptionnel mais incompris, dans tout les sens du terme.
A mon avis, c'est le plus accessible des Kurosawa pour les occidentaux que nous sommes.
NB : l'image est belle a pleurer !
La patte du maître....
Ce n'est pas vraiment du Kurosawa...mais ça y ressemble beaucoup !
Son disciple T. Koizumi semble avoir respecté le message et l'intention de son maître... J'ai l'impression, cependant, que Koizumi a peut-être plus soigné l'image de son film que ne l'aurait fait Kurosawa et que, à l'inverse, Kurosawa aurait peut-être fait un film plus tourmenté...
15 octobre 2004
par
a woo
C'est spécial
Aprés une deuxième vision du film, j'aime encore moins.