Kitano a véritablement explosé dans les années 90 ("Sonatine", 1993). Je dirais que c'est le réalisateur nippon le plus important de cette décennie avec Harada Masato qui a d'ailleurs signé l'un des derniers chefs d'oeuvres locaux ("Kamikaze Taxi", 1995). Et puis comme je suis sympa, j'ajoute Iwai Shunji qui a une sacré belle filmo derrière lui ("Love Letter", 1995). Et ne m'en voulez pas de ne pas avoir cité Tsukamoto ou Koreeda, dont j'apprécie également le travail dans l'ensemble, ni les très inégaux Kurosawa Kiyoshi, Aoyama Shinji ou encore Oshii Mamoru (en ce qui concerne ce dernier, je ne fais référence qu'à ses films "live").
Pour ce qui est de l'ami Ishii Sogo ("Burst City", 1982), certaines de ses oeuvres sont clairement à mon sens, la meilleure chose qu'on ait pu voir émerger du cinéma japonais fait en cette période des 80's. Et surtout, il a continué par la suite à proposer des projets intéressants, dans ce qu'on va appeler sa seconde période ("Angel Dust", "Le labyrinthe des rêves", "Gojoe", etc).
Certes, on a vu des grands cinéastes des années 60-70 comme Fukasaku Kinji, Imamura Shohei, Kurosawa Akira, Gosha Hideo et j'en oublie, revenir sur le devant de la scène avec des oeuvres de qualité, durant les années 80, mais il s'agit là d'une autre génération. Ishii Sogo, c'est un gars né de l'après-guerre, comme ceux que j'ai cité en début de post. Et puis son cinéma est bien différent. C'est pas un type qui a voulu refaire ce que Fukasaku faisait, ou ce que d'autres avant lui faisaient. Les premiers Ishii Sogo ont vraiment lancé la vague cyberpunk ("Death Powder" de Izumiya Shigeru et "Tetsuo" de Tsukamoto Shinya, ce sont peut être des films - de la seconde moitié des années 80 - qui n'auraient pas vu le jour sans ce qu'a apporté Ishii Sogo au genre). Alors, je le réaffirme, Ishii Sogo, c'est le plus grand réalisateur nippon issu des années 80 :-)