La période 85-95 est souvent considéré comme l'âge d'or du cinéma de Hong-Kong. Mais y a-t-il des personnes réfractaires à cette époque? Et si oui, pourquoi ? Attention, il convient de laisser les personnes s'exprimer, le débat n'est pas de savoir qui a raison, mais d'en apprendre un peu plus sur les avis de chacun. Merci d'avance de ne pas laisser le post déraper.
Moi, je vais faire mon débutant, mais de cette periode, a part les films de Jackie Chan, je connais pas grand chose, mais j'aime bien. Cela dit il y a surement de nombreux films de cette periode que j'ai du voir sans vraiment realiser qu'ils sont si vieux, mais j'essaye generalement de regarder plutot dans les films recents.
Dans un souci de ne pas polluer le topic du chef. ;)
>>Sébastien pour running on karma : "cette oeuvre marriant justement le coté barré des années "folles"
Faut croire que c'est pas assez barré. Je suis plus attiré vers les périodes dites "nostalgiques" (difficile de le cacher), 85-95 et plus encore avant à vrai dire, mais je ne descend pas systématiquement tout ce qui est récent. Simplement la capacité d'étonnement du ciné HK moderne est largement moindre, mon plaisir, c'est l'étonnement, la surprise, et donc j'ai du mal à trouver mon bonheur, même si j'ai peut-être pas assez fouillé, ça c'est surement vrai. Parce qu'à la base, ce n'est jamais les grosses prods qui me surprennent le plus, une bonne réalisation ne fait pas un bon film, jamais. Une réal pourrie peut accoucher d'un truc de barge. Pas forcément le cinéma déviant à tout prix d'ailleurs, juste la surprise de voir un réal oser ce qu'il veut jusqu'au bout.
Les Mr vampire, mismatched couple pour prendre au pur hasard au début de la liste en 85, c'est le genre de films infaisables aujourd'hui, de petits films pas forcément glorieux mais quand c'est cette éclate qu'on aime, et bien on ne peut qu'être un peu déçu par aujourd'hui. Il y a peut-être autant de merdes aujourd'hui qu'hier, mais il y avait surement moins de confiture "pour que tout le monde il aime le film" et plus de folie parce que les contraintes étaient moindres, le marché moins ouvert, la niche encore presque fraiche. Espérons que ça revienne, et ça reviendra, car il y a toujours des niches qui se créent là ou une autre se meurt, parce que c'est ce que j'aime.
tu ouvres le débat sur cette période, c'est donc normal qu'il y ait des gens qui viennent crier leur amour immodéré pour cette période qui a fourni beaucoup de films exécrables et beaucoup de perles cultes, quelques fois les 2 à la fois. ce coté amateuriste et fait à l'arrache peut parfois dégouter ou enerver ( pour l'aspect technique notamment), mais quand le délire est bien poussé quel pied!!! que ce soit les comedies ou les heroic bloodshed, je dois avouer moi aussi ^que c'est dans cette période que je trouve souvent mon bo^nheur, meme si les films recents sont parfois bien superieurs à bien des egards, il n'ont pas ce charme si particulier de la OLD SCHOOL. un bel exemple: les POLICE STORY, le nouveau etant pas plus mauvais au niveau scenar, acteurs.......mais fanchement difficile de faire oublier les 3 premiers volets.
Pour me limiter au domaine que je connais le mieux pour l'époque, cad les films d'Andy Lau, on trouve vraiment tout et n'importe quoi. Mais si l'on considère qu'il a fait jusqu'a une quinzaine de films par an sans compter les séries tv, on comprend qu'il y ait des hauts et des bas. Alors est-ce que l'on peut prendre du plaisir en voyant 1 à 2 bons films sur 10? Peut-être le plaisir de la découverte inespérée, sinon j'avoue que moi ça me fatigue plutôt de voir des films mal cadrés, dans une lumière digne du rayon poissonnerie de chez auchan avec la musique qui va avec et dont le scénario se laisse deviner aussi facilement que les côtes d'un top model hongkongais. Attention je ne dit pas qu'il n'y a pas de bonnes ou de très bonnes choses à l'époque, je dis juste que le tri à faire peut être fatiguant quand on veut être un peu exhaustif (juste un peu), mais d'autres pourraient dire la même chose et à bon droit des romances coréennes. Sinon j'avoue que mon affinité va plutot aux films à partir de young and dangerous s'il faut parler d'une période de préference pour HK.
Bon, je vais surement me sentir tout seul encore une fois, mais j'y vais : "moi j'aime pas".
85-95, pourquoi cette période est considérée comme l'âge d'or du ciné HK ? Il n'y a aucune raison qui le porte à croire à vrai dire... car comme tous les âges d'or des cinémas dans le monde, je trouve assez bizarre de les nommer comme tels. Sur quoi est basée votre considération ? Le recul fait de notre époque, la comparaison avec les autres périodes, la situation cinématographique actuelle, vos goûts et votre emplacement géographique...
Il va sans dire qu'un chinois ne verra surement pas une période dorée dans ces années contrairement à la plupart des occidentaux. La nostalgie est aussi un énorme frein d'objectivité. Je rajouterai aussi que la petite quantité des films HK qui nous sont parvenus comparés à ceux que personne ne pourra jamais mettre la main dessus (80% de la prod' de l'époque) alimente finalement un reflet assez faux (car partiel) que nous en avons.
Enfin bref, personellement, de ce que j'en ai vu, de "The Killer" à "The Lovers" en passant par " Chungking Express" (toutes les références en somme : J. Woo, T. Hark, WKW...), les 80's à HK ne sont bien évidemment pas une période dorée !
Je ne vais pas par contre me répéter sur les reproches que je fais sur ces films, mais en gros selon moi : ils sont techniquement assez médiocres (image, musique, décors, effets), les dialogues et le jeu des acteurs en général sont pitoyables, jamais un seul scénario ne possède d'originalité propre...
>> Bon, je vais surement me sentir tout seul encore une fois, mais j'y vais : "moi j'aime pas".
Ah ben, te v'la enfin, toi !... Un sujet rien que fait exprès pour toi. Gaté, va !...
Mais pour que tu ne te sentes pas trop seul : "ben dans un certain sens, moi non plus".
En fait, c'est surtout avec certaines comédies ou actioners que j'ai du mal. Pour faire simple, j'ai les mêmes reproches que toi à leur faire. Paskeu franchement, en dehors de quelques acrobaties ou au mieux un "combat final de la mort qui déchire", faut avouer que ça décole rarement plus haut qu'une série esampillée AB (le club Dorothée et sa troupe de fins acteurs/musiciens, vous vous rappelez ?...). Là-dessus, on est bien d'accord.
Mais bien heureusement, il n'y a pas eut que cela. Car à coté de ces ...BIP..., il y a aussi eut une quasi ré-invention/ré-orientation du genre wu-xia-pian (y'en a qui aiment...), la montée de Stephen Chow, celle de Tsui Hark et de la Film Workshop et encore bien d'autres choses plus discrètes mais non moins intéressantes et constructives sur le long terme. Mais bon, c'est pas l'sujet...
Quoi qu'il en soit, en venir à qualifier la période 85-95 d'age d'or, j'avoue ne pas comprendre non plus. D'ailleurs, je ne vois pas quelle période pourrait objectivement être qualifiée d'age d'or. Personnellement, j'aime profondément des films de toutes les périodes, autant que j'en trouve certains autres inintéressants voir détestables. Seules mes raisons d'aimer ou non sont différentes selon les époques.
et les jackie, et les kirk, et les ringo, les premiers WKW, les john WOO, certains TSUI; brefs tous les films fondqteurs du cine moderne hongkongais on jette?
ce n'est pas difficile de sortir une liste de 20 bons films de l'époque mais vu la quantité produite je ne suis pas sur du tout que proportionnellement il y en ait eu plus que pour la décennie suvivante par rapport à la production totale. Alors age d'or pour les acteurs hk surement quand on voit comment les "acteurs de second plan" ont eu du mal après quand la production a diminuée (valable certainement aussi pour d'auteurs métiers dans la profession). Mais pour le spectateur c'est surtout une source presque inépuisable de surprises plus souvent mauvaises que bonnes. Acceptons cette période pour ce qu'elle est mais un peu d'esprit critique ne fait pas de mal (mais quand on est fan ce genre d'agrument ne compte pas je sais...) ;-)
Prenons Ringo Lam par exemple...
On le qualifie souvent de grand réalisateur mais le mec à qui on montrerait en premier lieu wild search, prison on fire, undeclared war aurait de biens gros doutes quant à ses capacités (alors que ça reste quand même des films qu'on estampillerait Ringo Lam sans sourciller). Qu'est-ce qui en fait un grand réal quand d'autres pondaient des taxi driver, deer hunter, stalker ou autres apocalypse now (ou des Commando, Predator, Die Hard, Cobra, Kickboxer pour passer à une autre catégorie)?
Si on devait faire une comparaison, 85-95 c'est Evil Dead 1: du fun dans l'instant and that's all folks (ce qui n'a rien de péjoratif).
Je pense qu'on peut parler d'une époque à part, car pleins de jeunes (acteurs, réalisateurs...) sont arrivés en même temps. C'est comme un renouvellement progressif du ciné HK. C'est aussi des progrès niveau effets spéciaux, de nouveaux moyens pour s'exprimer. La qualité de certains films peut faire penser à un age d'or ou à un renouveau si on veut. Cela est surtout percu en Occident ou toute une génération de cinéphiles ont découvert le ciné HK avec cette époque.
La nostalgie aidant, on peut facilement regretter ce passé révolu.
>je dis juste que le tri à faire peut être fatiguant
Ca dépend ce que tu recherches aussi. Généralement ceux qui considèrent 85-95 comme l'âge d'or sont plutôt des fans de cinéma d'action. Car peu importe les genres il y avait souvent de l'action. Les changements de direction du cinéma hong-kongais ont permis de multiplier le nombre de fans à travers les années. 85-95: des bourrins certes mais qui savaient aussi apprécier les belles histoires d'amour comme "Chinese ghost story", "A moment of romance", "Peking opera blues", "Jiang Hu"...ainsi que les comédies (les meilleurs Mo Lei To sont aussi de cette époque)...tant qu'il y avait quand même un peu d'action de qualité !
Hk 85-95, ça a marqué plein de cinéphiles parce que c'est (pour résumer très vite) vers le début des années 80 que le cinéma hk sortait de la longue période deuil de Bruce Lee, avec des films de kung-fu qui étaient de vrais navets pur-jus. Après il y a eu "Zu" qui n'a pas marché sur le marché local mais qui a permis à Tsui HARK de se faire connaître à l'étranger. Puis les films de kung-fu sont passés de mode, il y a eu les polars urbains qui ont bien marché. Plein de réalisateurs et acteurs majeurs sont arrivés à cette époque (chow yun fat, leslie cheung, jackie chan... liste non exhaustive). C'était quand même une période d'activité et de créativité intense non? Même si il faut pas être nostalgique, moi j'aime bien cette période. Les productions actuelles m'intéressent moins.
le ciné HK a majoritairement une vocation commerciale, voire industrielle, dans les années 80 comme maintenant. pour moi les films actuels n'ont pas ou plus ou pas assez ce pouvoir divertissantqui faisait de ces films 80's non seulement des films hautement divertissant, pas intellectuel pour un sou, avec une valeur cinématographique souvent très faible, mais pour beaucoup (dont moi) jouissifs à regarder.
bien sur tout depend de ce que l'on recherche dans le cinéma. les films HK de l'époque comblent certaines de mes attentes à merveille, chose plus rare aujourd'hui. il faut quand meme dire que le niveau technique s'est considérablement amélioré, ce que je ne regretterai pas.
ps: PRISON ON FIRE est un super film de prison, film de genre ok mais je pense que Ringo n'a pas à en rougir, contrairement à certaines daubes récentes style LOOKING FOR MR PERFECT.
Ce dernier exemple sur Prison on Fire et Looking for Mr Perfect est assez flagrant. Certes, Prison on Fire est un bon film de prison, mais pas de quoi crier au chef d'oeuvre. Scénario correct, avec quelques petites surprises bien HK qui en font le charme, interprétation de bon niveau pour les acteurs principales, réalisation bien sèche de Ringo Lam, mais ensuite techniquement rien de fabuleux, le scénario manque comment souvent un peu d'écriture. D'un autre côté Looking for Mr perfect est un pur film commercial qui se regarde très bien, et que des spectateurs actuels apprécient (je l'ai montré à des amis pas spécialement fans HK, ils ont trouvé ça sympa). C'est évidemment sans aucune profondeur ni aucune surprise, mais de là à le traiter de daube, y a autant de biais que de dire que Prison on Fire est un super film de prison je pense.
Je suis d'accord avec toi François, la différence dans les productions années 80 - années 2000 est aussi surement liée à l'évolution du public local, il ne faut pas oublier que la crise, la vraie pas seulement celle du cinéma, est passée par là et à surement changer pas mal de choses dans les mentalités du spectateur moyen, dans le besoin d'évasion et de distraction. Ca serait intéressant de lier ça avec une étude sur les habitudes de sortie à HK qui pourait reflèter un changement de mode et dont le changement d'intérêt cinématographique du public et par conséquent des producteurs n'est peut-être qu'une conséquence.
"...Alex deep immersion into his role has provoked speculation that he is indeed crazy..." (tu m'etonnes !)
"..By the mid 90's, Alex had essentialy retired to focus on his mainland clothing business, a fashion line using his english name...(!!)..and his face is prominently featured on bottles of a chinese brand of mineral water..."
Shing Fui-On, il s'était présenté aux dernières élections (équivalent des municipales je crois) y'a un an ou deux mais il n'a pas obtenu assez de voix pour avoir un poste.
il parait que t'es bien infiltré dans la chinese connection...pour une cargaison de calebard Alex Man ça vaudrait vraiment le coup! et puis on ira taper la discut a alex dans le mainland profond, on lui fera refaire du bon movie, on recrutera qlq bonnes trognes et guesar se chargera des scènes d'action catharsistique! (moi je m'occuperai du bontempi!)
>> il parait que t'es bien infiltré dans la chinese connection...
chhhhhhut !
Faut pas venir répandre des rumeurs pareilles quand je pense à me lancer dans le commerce de bon goût et "officiel", qui plus est... ;-)
cela dit, pour aller taper la discut avec Alex, voir un p'tit tournage si je peux faire le méchant gweilo sournois et prétentieux adepte de ninjitsu...
[p'tain, ce sujet est sévèrement barré à l'heure qu'il est...]
>p'tain, ce sujet est sévèrement barré à l'heure qu'il est...]
yep, ça commence enfin à etre interressant!
Note pour le Junta à l'occasion du grand weekend bis: ramener le vcd mainland avec la course moto à 2 à l'heure ...un TRES grand moment de cinéma!
Et ben, ça promet pour le jour où eigagogo aura son forum !... Genre "réservé aux chasseurs de crocodile à vélo porteur de caleçon alex man".
OUARF OUARF OUARF !
...^___^...
Et sinon, y'a pu personne qui n'aime pas le ciné HK 85-95 ?...
Personnellement, je veux bien que ça ait été une époque béni pour certains (les stars en particulier, comme l'exposait mon cousin...) mais autant on y a vu diverses tentatives de renouvellement, autant celles-ci ont la plupart du temps été gachées par une production plus avide de profit rapide que de consistance dans l'objet proposé. Restent de bons moments et quelques éclairs de folie mais c'est souvent le maximum qu'on peut en espérer. Si il n'y avait pas eut quelques productions plus ambitieuses ou moins "commerciales", y'aurait globalement pas grand-chose d'autre à sauver qu'un gros "best of" (vive l'avance rapide...).
Enfin, c'est mon avis perso... ;-)
"Et sinon, y'a pu personne qui n'aime pas le ciné HK 85-95 ?"
Ben... même si je me forçais, je pourrais pas faire mon Koalaurent.
Mais n'empêche, c'est vrai qu'au niveau de la lumière et de la musique (principalement), les productions HK des 80's étaient plutôt limitées dans l'ensemble.
(cela dit, je l'avoue, je suis un grand fan du main theme de "A better tomorrow" : ))
>(cela dit, je l'avoue, je suis un grand fan du main theme de "A better tomorrow" : ))
Mais bon, même sur un synthé cheap je préfèrerai toujours les scores de Raymong Wong, Joseph Koo ou Lowell Lo à du pastiche de Hans Zimmer sans saveur.:)
>une époque béni pour certains (les stars en particulier, comme l'exposait mon cousin...)
Pas seulement. Epoque bénie aussi pour ceux qui comme moi associent à l'idée de star celle de glamour et/ou de charisme. Et de ce côté-là à quelques exceptions près il n'y a pas photos pour moi entre les stars de 85-95 et celles apparues ensuite. Pas photo rayon glamour entre Chow Yun Fat/Tony Leung Chiu Wai d'un côté et les mèches rebelles de l'autre. Pas photo rayon gueule charismatique entre Danny Lee, Waise Lee, Anthony Wong et Edison Chen par exemple. A part Lau Ching Wan et Francis Ng, aucun acteur de premier plan du ciné HK post-rétrocession n'a leur charisme. Comme Cecilia Cheung n'a pas non plus l'aura glamour des Maggie Cheung, Anita Mui, Charlie Young ou Brigitte Lin.
>on y a vu diverses tentatives de renouvellement,
Le travail de Tsui Hark cinéaste et producteur pour renouveler le wu xia pian et le cinéma d'arts martiaux, la façon dont John Woo change la manière dont Hollywood filme l'action, les innovations formelles de Wong Kar Wai, sont pour moi plus que des tentatives: un vrai renouveau. Et outre ces trois-là 85-95, c'est aussi des auteurs solides (Ann Hui, Stanley Kwan), des faiseurs de série B irréguliers mais talentueux (Kirk Wong, Ringo Lam), un bon artisan (Jeff Lau), des Chow Sing Chi formellement pas brilants mais avec leur quota jouissif. Et puis les "one shot": Ronny Yu, Alfred Cheung, Poon Man Kit... Sans compter le rayon "martial" dont d'autres parleront mieux que moi...
>une production plus avide de profit rapide que de consistance dans l'objet proposé.
D'accord pour Wong Jing, pas pour la production de l'époquedans son ensemble. Mais d'un autre côté savoir divertir sans chercher l'épate et sans s'encombrer de longueurs inutiles fait aussi partie de ce que je peux attendre du cinéma. Et un scénario qui tient sur un ticket de métro n'est pas non plus un défaut pour moi si mon plaisir de spectateur est là. Comme je préfèrerai toujours une bonne série B stylisée à un mauvais film d'auteur.
>y'aurait globalement pas grand-chose d'autre à sauver qu'un gros "best of" (vive l'avance rapide...).
Justement non: Police Story ou Eagle Shooting Heroes sont jouissifs d'un bout à l'autre et n'ont pas besoin de cette touche-là. Ce qui n'est pas le cas avec Miike par exemple...
Et pour le reste j'apprécie aussi dans les films de cette période une naïveté que je ne retroue plus ensuite. Bien sûr, je pourrais faire aussi un tableau inverse: le fait que j'ai souvent du mal quand l'humour cantonnais ne fait pas dans la dentelle, que si les nanars peuvent être jouissifs ils ne pèsent quand même rien cinématographiquement, que j'ai aussi du mal avec Wong Jing, que je trouve les D&B que j'ai vus trop longs. D'où au final du marquant et du très mauvais pour un cinéma se développant en autarcie qui avait une "touche" bien à lui. Et un contexte d'industrie prospère, propice à la créativité pour le pire mais aussi le meilleur.
Mais ça fait quand même pour moi un bilan bien plus positif que l'impression que m'a donnée HK ces derniers temps. J'ai tendance à trouver que ce qu'HK a gagné en écriture scénaristique et en finition technique il l'a perdu en capacité d'étonnement et d'innovation. La mondialisation du cinéma, les invasions coréennes et US, le fait que HK doive aussi désormais tabler sur l'exportation ont fait leur effet et cette touche HK que j'aimais a tendance à se perdre. Et si avant on avait du grand et du très mauvais désormais on a du médiocre et du bon. Ventre mou...
Le reste? De vrais espoirs de l'immédiat post-rétrocession (Fruit Chan) qui n'ont pas confirmé sur la durée ou qu'on a plus revu (Crystal Kwok), un Chow Sing Chi qui a fait des progrès comme metteur en scène même si Kung Fu Hustle m'a un peu déçu, des cinéastes talentueux mais pas transcendants (Alan Mak, Derek Yee, Peter Chan). Du côté des anciens, un Tsui Hark m'a déçu (Era of Vampires, Xanda) après m'avoir enthousiasmé à son retour (TNT, LOZ) à HK et Wong Kar Wai est désormais controversé mais à mon sens toujours en forme. Et puis même si j'ai tendance à préférer les débuts de la Milkyway il reste Johnnie To. Soit un style bien à lui comme réalisateur et producteur, un art du recyclage dont je trouve qu'il a tendance à se perdre à HK, l'assurance de films qui bons ou mauvais auront "essayé". Pas la cata mais très loin d'être enthousiasmant.
Bon, j'avoue avoir été un peu sévère avec l'idée du "pas grand-chose d'autre à sauver qu'un gros best of" et de l'avance rapide, mais c'était pour suciter une réaction. ;-)
Mais au final, je constate que nos opinions sur l'époque divergent peu. En dehors de quelques "grands" (principalement Tsui Hark, John Woo ou Johnnie To Cie dans un domaine plus orienté populaire, Ann Hui et Stanley Kwan dans du plus intimiste et WKW au milieu de tout ça si je reprends tes références), j'ai souvent d'avantage pris un plaisir par petits moments dans la vision d'un film de l'époque que je me suis trouvé entrainé dans un ensemble. Après, c'est vrai que certains ont tout de même parfois atteint l'instant de grâce (les "Police Story" ou "Eagle Shooting Heroes" que tu cites en sont de bons exemples) mais il me semble que c'est en grande partie par une densité exceptionnelle plus que par un art subtile de l'écriture. Reste la folie de l'époque, cette frénésie aussi inventive qu'opportuniste, qui donne un cachet particulier aux productions de l'époque et fait souvent pardonner bien des choses ("Heroic Trio", je ne peux m'empêcher de l'aimer alors que bon... bref...). Et puis il y a le néo-wuxia tendance fantastique...
Autre chose : personnellement, je parlerais presque de "niaiserie" là où toi tu évoques une certaine "naïveté" (terme que je réserverais plutôt pour la période précédente, 70-85).
Par contre, faut pas trop dire du mal de Wong Jing. Ce type incarne quand-même une grosse partie de la prod de l'époque et pas que la plus mauvaise (en tout cas pas toujours la moins honorable).
>mais il me semble que c'est en grande partie par une densité exceptionnelle plus que par un art subtile de l'écriture.
Ce qui je pense revient un peu au même que de parler de "charme d'époque" à propos de ces films-là. Du fait qu'à l'époque c'était possible avec les bons acteurs et les bonnes idées de bricoler un divertissement tenant la route à partir d'un script tenant sur un ticket de métro.
>fait souvent pardonner bien des choses
Un peu comme je peux avoir des raisons de pardonner certaines choses à certaines productions Blaxploitation ou à certains westerns spaghettis seventies. Mais ça c'est une autre histoire...:)
>personnellement, je parlerais presque de "niaiserie" là où toi tu évoques une certaine "naïveté"
Subjectivité quand tu nous tiens...
>Par contre, faut pas trop dire du mal de Wong Jing. Ce type incarne quand-même une grosse partie de la prod de l'époque et pas que la plus mauvaise (en tout cas pas toujours la moins honorable).
Bien sûr qu'il y a eu du potable dans les productions Wong Jing et aussi du mémorable pas que pour de bonnes raisons. Mais en usant certaines formules jusqu'à la corde il a en partie contribué à la lassitude du public Hk vis à vis de "son" cinéma. Donc en un sens il a apporté du bon (révéler certaines stars) comme du moins bon au ciné HK.
>>Reste la folie de l'époque, cette frénésie aussi inventive qu'opportuniste
Entre la naïveté des 70's et la niaiserie, les jeux enfantin des 85-95, c'est la spontanéité qui parle, l'enfant passionné qui joue au Lego sans suivre les plans, va trouver ça aujourd'hui. Même un Running on Karma, un kung fu hustle ou un Himalayan Signh qui veulent renouer avec cet esprit se plantent forcément quelque part, parce qu'ils n'ont plus l'âme d'enfant qui fait que c'est sincère, que ça vient du coeur. Aujourd'hui à HK, tout vit du marché. Interview de Raymond Yip sur dvdrama pour l'entertainment expo, non mais regardez moi ces trognes, c'est plus des jeunes fous, c'est des businessmen.
>Comme Cecilia Cheung n'a pas non plus l'aura glamour des Maggie Cheung, Anita Mui, Charlie Young ou Brigitte Lin.
Sauf que n'oublions pas que Maggie Cheung a joué les potiches pendant des années, Brigitte Lin a gagné en charisme passé 30 ans elle aussi. Quand on voit les Twins aujourd'hui, évidemment, rien de fabuleux, mais au même âge, citez moi des films de Maggie Cheung ou Anita Mui où elles sont fabuleuses. Déjà, trouvez moi des films pour commencer. Je sais bien que l'âge n'excuse pas tout, mais la nouvelle génération est beaucoup plus jeune que la précédente pour ses premiers films, donc difficile d'en demander autant qu'à des acteurs qui ont des années d'expérience peut-être à la TV, mais expérience quand même. Cecilia Cheung en plus n'est pas un très bon exemple, ce n'est pas une actrice qui a du charisme ou une aura de toute façon.
>Cecilia Cheung en plus n'est pas un très bon exemple, ce n'est pas une actrice qui a du charisme ou une aura de toute façon.
Je prenais ça parce que c'est une des plus appréciées par les amateurs de ciné Hk dans cette jeune garde. Ben justement je prenais ça comme exemple pour souligner l'écart entre "l'ancienne garde" d'actrices et la nouvelle. Parce que justement parmi les stars HK du moment je n'en vois aucune qui ait de l'aura.
>la nouvelle génération est beaucoup plus jeune que la précédente pour ses premiers films, donc difficile d'en demander autant qu'à des acteurs qui ont des années d'expérience
Mais ça ça n'a rien à voir avec ce dont je parle. L'expérience, ça pourrait éventuellement jouer pour le talent pour la composition. Je parle d'avoir une présence, du charisme, chose qui n'a pas forcément à voir avec le fait d'être une grande actrice.
>Regarde Maggie Cheung dans Project A 2, niveau présence et charisme, c'est au niveau d'une huitre, donc y a de l'espoir...
Mais bon je regarde pas les films HK actuels en espérant que ceux qui arriveront dans 5 ans seront mieux.:) Ceci dit, je ne pense pas que les acteurs soient le vrai problème actuel de HK. Ce serait plutot des cinéastes sachant bien utiliser leurs limites. Après tout, Schwarzy n'est pas De Niro et pourtant Terminator 1 et 2, Total Recall, Predator, c'est du grand cinéma alors...
>Non, mais quitte à comparer des acteurs, autant le faire dans les mêmes conditions.
Rendez-vous dans cinq ans alors. Peut être que d'ici là les Twins m'auront bluffé dans une saga mafieuse signée Johnnie To comme Zhang Ziyi m'a agréablement surpris chez WKW. Ou pas... Et je veux bien reconnaître avoir oublié une chose: que les acteurs HK en 2005 c'est aussi Simon Yam, Eric Tsang et Lam Suet qui ont pu accéder à des rôles consistants. Finalement c'est peut être eux mes acteurs Hk favoris du moment.:)
" Quand on voit les Twins aujourd'hui, évidemment, rien de fabuleux, mais au même âge, citez moi des films de Maggie Cheung ou Anita Mui où elles sont fabuleuses"
excuse moi François, je sais pas quel age ont les twins aujourdhui mais Maggie a tourné avec WKWai à 24 ans, à mon avis elle ne joue pas dans la même cour que les TWINS, meme en remettant ça sur le compte de l'âge. Certes elle a eu des rôles de potiche (POlice Story), à l'époque elle faisait au moins 10 films par an comme tout le monde, il y avait forcément pas que des rôles taillés pour elle.
>mais Maggie a tourné avec WKWai à 24 ans
et quand même une bonne vingtaine de films avant. Donc laisse le temps aux Twins: 20 films et quatre années. Remate un coup par exemple "Happy ghost 3" et tu verras qu'elle jouait bien dans la même cour.
en même temps c'est difficile de comparer les progrès d'une actrice pure et des twins qui font 80% de musical que ce soit en studio, sur scene ou pour la TV. A mon avis elles ne font pas beaucoup de cours d'art dramatique à coté...
>A mon avis elles ne font pas beaucoup de cours d'art dramatique à coté...
Y a t il des acteurs et actrices qui prennent des cours à hk ? :) Andy Lau, Aaron Kwok, Jacky Cheung et j'en passe c'est un hobby pour eux de jouer dans des films.
Plus que les acteurs, il faut un climat social,politique et donc culturel en agitation pour que la graine nommé "explotation" puisse de nouveau éclore, alors si les reals HK sortent de leur cocons et nous repondent des brulots reac, peut etre que les Twins ont leurs chances dans la CATIII !
Drelium >"... qu'ils n'ont plus l'âme d'enfant qui fait que c'est sincère, que ça vient du coeur."
Pour moi c'est ça la naïveté. La niaiserie est un commerce, c'est différent, cf. la Corée pour les (nombreux) exemples. Les films qui me manquent sont tous objectivement blindés de "défauts", avec des types qui plongent au lieu de sauter, qui surjouent comme des malades, avec des ruptures de tons irresponsables & des sentiments constamment exacerbés, etc...
Mais c'est une sincérité toute relative, car au moment où Mad sort son hors-série de dingue consacré au ciné d'exploit' italien, je ne peux m'empêcher de penser que tous ces films HK ont été créés pour rivaliser avec les US (mais aussi l'Europe), vous savez, comme le petit frère qui fait tout en démesuré pour rivaliser avec le grand. Une sorte de complexe d'infériorité qui créée du disproportionné, une sorte de "Tetsuo's feeling" en fin de compte.
Les références sont connues: al pacino, alain delon, Mifune, scarface, le parrain, heat, l'année du dragon, voyage au bout de l'enfer, etc. Dans ce cas HK est assimilable à un "Monsieur +" qui nous en remettait une couche: plus de morts, plus de gore, plus de viols, etc.
Les films actuels, que nous apprécions moins parce que plus réalistes, sont peut être les signes d'une maturité qui ne doit rien à la rétrocession, d'où émergent des oeuvres plus posées, plus réfléchies & pas que du scénaristiquement, donc moins risquées, moins passionnantes et moins immédiatement jouissives. Ils n'ont plus rien à prouver en fin de compte... Tout ceci n'étant qu'hypothèses de ma part.
Ajoutons à cela une amérique en panne qui tend la main à chaque type qui pond un bon film dans le monde et hop, plus personne. Ce qui fait que si un réal nous étonnait à HK, il dégagerait aussi sec de toute façon. Mais là c'est hors sujet.
>Ajoutons à cela une amérique en panne qui tend la main à chaque type qui pond un bon film dans le monde
D'un autre côté, s'ils pouvaient nous débarasser des frères Pang et d'Andrew Lau, on serait bien content. heureusement il reste suffisamment de réalisateurs qui n'ont pas un très bon anglais pour qu'ils puissent partir aux USA.
>Ajoutons à cela une amérique en panne qui tend la main à chaque type qui pond un bon film dans le monde et hop, plus personne.
Il suffit de regarder juste à côté (Corée, Japon...) pour se rendre compte que cette explication ne tient pas vraiment la route.
Sinon, je suis d'accord avec le reste de tes idées Shubby :)
>s'ils pouvaient nous débarasser des frères Pang et d'Andrew Lau, on serait bien content.
En même temps, Hollywood va toujours chercher à l'étranger ce dont il a besoin pour relancer la machine et qu'il n'a pas chez lui. Et des cinéastes "plein la vue" ils en ont déjà assez à la maison donc... Ceci dit, c'est vrai que la "fuite des cerveaux" a laissé un gros vide à HK: pas seulement en terme de personnes mais parce c'était aussi une bonne partie de l'histoire récente de ce cinéma qui se faisait la malle. Ceci dit, je ne crois pas qu'il faille incriminer Hollywood là dedans. Les cinéastes et acteurs étaient libres de rester à HK. Simplement les incertitudes liées à la rétrocession ont fait qu'ils ont accepté la "main tendue". D'ailleurs si aucun cinéaste coréen n'a répondu aux appels du pied US c'est qu'ils n'ont aucun intérêt actuellement à quitter une industrie qui se porte très bien.
>objectivement blindés de "défauts", avec des types qui plongent au lieu de sauter, qui surjouent comme des malades, avec des ruptures de tons irresponsables & des sentiments constamment exacerbés, etc...
Le surjeu et les sentiments exacerbés ne sont pas forcément des défauts. Sauf à considérer que le cinéma digne de ce nom doit faire dans le sur-sur-sur-retenu où tous les sentiments passent par les regards d'acteurs qui se croient dans un film muet. Imagine-t-on The Killer réalisé par Kitano avec de l'ellipse à gogo, des acteurs retenus et du Hisaishi à la place de Haendel ? Ruptures de ton irresponsables? Quand elles sont bien faites et ne me font pas "sortir" du film, je suis aussi très bon client, ça amène une variété d'émotions bienvenue. Et puis c'est quelque chose que le cinéma a un peu perdu et qu'on trouvait beaucoup à l'époque du muet (cf l'humour au milieu des situations tragiques chez Chaplin). D'ailleurs je considère Hk plutôt doué pour ça. Comme pour ce mélange des genres qui me plaisait dans les films de cette période.
>Il suffit de regarder juste à côté (Corée, Japon...) pour se rendre compte que cette explication ne tient pas vraiment la route.
On parlait de Hk, mais il me semble avoir vu qq part (ou bien j'ai rêvé) que LEE Myung-Se (Nowhere to hide) réalisait un truc aux us. Si qq'un veut bien me ruiner cette info ou la valider, ça m'intéresse.
>Ruptures de ton irresponsables:
- "Swordsman 2" & le cheval coupé en 2.
- "God of gambler's return " & la grosse déconne autour d'un foetus mort.
- Même le "Dragon inn" de Tsui & les p'tits pains façon tacos chinois au milieu de la romance entre Tony & Brigitte.
- Du cat 3, "Daughter of Darkness" où Wong fait le guignol à la Jim Carrey après une scène de viol atroce
- "Heroic Trio" où des scènes d'action loufoques s'enchaînent avec des mélos ultra guimauves...
Par "défauts" (feeturing the guillemets), j'entends des ruptures de ton qui font immédiatement passer un film de l'autre côté, dans le joyeux monde du ciné bis, ce qui, pour beaucoup, est gentiment réducteur. Le mélange des genres peut plaire mais l'aspect exotique (soit différent) d'un film HK de cette période compte aussi pour beaucoup je pense. Pour the killer c'est différent, le "ton" (pas Sally hein, encore que...) est constemment exacerbé, d'où une certaine cohérence dans cet univers finalement.
>cf l'humour au milieu des situations tragiques chez Chaplin.
C'est différent, dans ce cas c'est une ironie, un humour volontaire créé sciemment par le personnage pour arriver à encaisser les milles malheurs qui l'accablent. Ca n'est pas, à mon sens, ce qu'on peut vraiment appeler une rupture de ton "irresponsable" (càd source d'incohérence, de contradiction ou d' immoralité par rapport à l'ensemble).
>Imagine-t-on The Killer réalisé par Kitano avec de l'ellipse à gogo, des acteurs retenus et du Hisaishi à la place de Haendel ?
Non, ça serait trop galère de demander aux colombes de rester statiques pendant les fights en chien de faillence:
- Wendy et Suzie, mes petites colombres, vous rester près de bougies et vous ne bougez plus ok?
- Croooot?
- Non rien, laissez tomber...
>j'entends des ruptures de ton qui font immédiatement passer un film de l'autre côté, dans le joyeux monde du ciné bis*
Pour moi c'est un peu du cas par cas. J'avoue par exemple que ce genre de choses a pu par moments me gonfler lors d'une récente revoyure de Duel to the death. Ou même hors HK lors du visionnage récent du cinquième Babycart où après une scène de torture de Daigoro très chargée politiquement, très noire j'avais vraiment du mal avec le retour immédiat à du sabrage avec gros geyser. Bref ça dépend de qui cuisine, de qui dose ces ruptures de ton et comment.
>Pour the killer c'est différent, le "ton" (pas Sally hein, encore que...) est constemment exacerbé, d'où une certaine cohérence dans cet univers finalement.
Sauf Mickey/Dumbo.:)
>John Woo a toujours été fasciné par le rêve américain je crois.
Mais là tu parles du cas d'un cinéaste mordu de cinéma hollywoodien classique, de quelqu'un qui a eu très vite en Occident une notoriété entre autres parce que son cinéma était très influençé par Hollywood. Encore que derrière son souhait affiché de préférer que ses enfants grandissent sur le sol US il y a peut être du politique (cf les allusions à Tian Anmen de Une Balle..., le côté nettement à l'avantage des Américains de la représentation du conflit du Vier Nam dans ce film-là). Mais est-ce que le "rêve américain" a pu peser dans le cas de Tsui Hark par exemple?
Et je persiste à penser que pour beaucoup des cinéastes comme acteurs "exilés" il y avait la peur que la rétrocession change beaucoup de choses dans cette industrie.
>Mais est-ce que le "rêve américain" a pu peser dans le cas de Tsui Hark par exemple?
Le personnage n'est pas le même. Suite aux conflits d'égos entre lui et John (permettez que je l'appelle John?), il y a eu une surenchère puérile à la"moi aussi j'suis cap!". Et Tsui ne l'avouerait pas de toute façon je crois. Même si, il est vrai, ses films sont souvent TRES ancrés dans la culture chinoise.
> la peur que la rétrocession change beaucoup de choses dans cette industrie.
Certainement, mais cet argument a été tellement été utilisé sur tout et n'importe quoi autour de 1997 qu'il me semble juste de nuancer qq peu 2-3 trucs par ci par là, c'est tout.
- Tu trouves pas qu'elle joue mal la fille là?
- Nan c'est fait exprès tu vois, c'est une sorte de rébellion artistique en forme de non-dit, pour représenter le malaise des acteurs face à un évènement politique néfaste à la liberté créatrice d'auteurs étouffés par un avenir morrose dénué d'espoir tu vois.
- Ah ok je vois... Elle joue quand même vachement bien la fille qui joue mal hein...
- Des artistes je te dis.
Euh... Sinon:
> La période 85-95 est souvent considéré comme l'âge d'or du cinéma de Hong-Kong
Etant fan de polar & fervent adepte des finguages urbains de Johnny To, ses qq films pondus avant 2000 sont, il me semble, cultes (ROOT, The Mission, A hero never dies, The longest nite & Expect the unexpected).
Mais Lau Chin Wan, Francis Ng & Lam Suet sont doués. Est-ce que les acteurs 85-95 montraient autant de facettes que ces 3 gaillards là??
>Est-ce que les acteurs 85-95 montraient autant de facettes que ces 3 gaillards là??
Chow Yun-Fat, les deux Tony Leung.
Rien que le premier reste l'exemple qui tue, aussi capable dans la comédie enfantine que dans le drame romantique. Enorme.
>>Chow Yun-Fat, les deux Tony Leung.
>>Rien que le premier reste l'exemple qui tue
"The Killer"... oui, évidemment, c'est pas plutôt "je tue en costard blanc maculé de sang, donc j'ai la classe, donc j'ai du "charisme", donc je suis un excellent acteur HK" ? ;)
Quant à Chow Yun-fat il reste effectivement pour moi le meilleur acteur de l'ancienne colonie britannique. Ses prestations rendaient n'importe quel projet intéressant.
>"The Killer"... oui, évidemment, c'est pas plutôt "je tue en costard blanc maculé de sang, donc j'ai la classe, donc j'ai du "charisme", donc je suis un excellent acteur HK" ? ;)
Il y a des dizaines d'exemple de ce qu'il est capable de faire, pas seulement the Killer. Prends Better Tomorrow, il est énorme aussi, quand il joue un scène dramatique, il est à 120% dedans, c'est un peu l'intensité de Francis Ng à ce niveau, en un regard il capte l'attention. D'un autre côté c'est la cool attitude que Francis ne peut avoir, ni Lau ching Wan même s'il est plus à l'aise dans la comédie. On peut en ajouter, All About Ah Long, énorme à nouveau, Diary of a Big Man, un tout autre registre mais tout aussi gigantesque, Full Contact, Tigre et Dragon, Anna et le Roi, partout où il passe il est crédible. Un peu comme Lam Ching-Ying, c'est des acteurs qui ont joué dans des dizaines de daubes, mais qui surclassait tout le reste du casting de la tête et des épaules.
>j'ai la classe
Le look, la manière de tenir sa clope ou de tenir son flingue, l'attitude, la "gueule", tout ceci fait aussi partie du cinéma et de sa mythologie. En particulier dès qu'il s'agit de cinéma de genre. Si on parle encore de Bogart, Delon, Cary Grant, James Dean, Eastwood etc c'est autant pour leurs grands roles que pour ça. Meme si on peut ne pas etre sensible à cette dimension-là du cinéma...
>cet argument a été tellement été utilisé sur tout et n'importe quoi autour de 1997
lol Ca me fait penser à fe Hk magazine. Ou aux critiques papier qui voient de la métaphore de nation fractionnée ou de dictature militaire dans n'importe quel film sud-coréen (l'avis des Inrocks concernant Oldtruc qui disait que la prison du film c'était la Corée sous la dictature militaire, j'en ris encore). Comme quoi ce que tu dis n'est pas dénué de fondement finalement.
>Chow Yun-Fat, les deux Tony Leung.
Rien que le premier reste l'exemple qui tue, aussi capable dans la comédie enfantine que dans le drame romantique. Enorme.
C'est sûr, mais Il me semble que CYF n'a jamais interprété de personnage mauvais. Sur ce point la prestation de Lau dans "The Victim" ou bien celle de Francis dans "Heroic Duo" (par exemple) montrent d'avantage de boulot, de composition s'entend. En cela je rejoints la mention d'Ordell sur la classe & le look d'un acteur (& je rajoute steve mc queen à la golden liste), valable ici sur le hero movie -pour l'identification du spectateur- genre qui a tendance à disparaître un chouillat quand même à hk. Les histoires et genres changent, les registres avec. Antony Wong ne doit pas regretter plus que ça cet âge d'or en fin de compte, non?...
Pour les 2 Tony, Ka Fai est un Dieu & j'ai toujours trouvé fadasse Chiu Wai, mais ça n'est qu'une question de sensibilité.
>Comme quoi ce que tu dis n'est pas dénué de fondement finalement.
En effet, mon fondement va nettement mieux depuis que le plombier m'a refilé l'anus artificiel du pape en occas'... (hum)
> à feu la revue HK.:)
Dont l'intégralité orne ma p'tite n'étagère, entourée de 2 bougies magiques perpétuellement allumées (quand même). Rendons à César...
> Il me semble que CYF n'a jamais interprété de personnage mauvais
dans Long Good Bye, il est certes le seul héros mais dans un rôle de tueur assez loin de ses compositions habituelles. Pour le coup c'est vrai qu'il a dedans certaines attitudes que je ne lui connais pas ailleurs.
La différence entre "être crédible" et "avoir la classe" est pourtant importante, mais évidemment chacun est juge et voit le jeu d'un acteur avec son propre degré d'absorption ainsi que le recul qu'il en a :)
>La différence entre "être crédible" et "avoir la classe" est pourtant importante.
Jouer chaque scène comme si sa vie en dépendait, donner l'impression qu'il "vit" vraiment son rôle comme le fait CYF dans the Killer, c'est de la crédibilité. Du niveau de Keitel en Bad Lieutenant ou de Pacino en Tony Montan
> le recul qu'il en a :)
En quoi on en aurait moins que toi?
>> le recul qu'il en a :)
>En quoi on en aurait moins que toi?
Aucunement, bien au contraire je l'espère pour toi.
Je disais juste qu'il en va de chacun d'aimer le jeu de CYF pour ses propres raisons, et évidemment de le trouver crédible quand on est à 100% dans le film. Après, on peut tout aussi bien être absorbé et prendre du recul par la suite, ce ne doit pas être incompatible.
Bref c'était pas une pique, loin de là, mais une simple observation personnelle.
Pour Jeffy (mais les autres peuvent lire quand-même) :
Je viens de voir ta critique pour "Magnificent scoundrels", film au sujet duquel j'osais avouer il y a peu que je m'étais endormi devant à la première vision.
Alors oui : c'est (je te cite) "une pure comédie, bien interprétée, bien réalisée et remplie de scènes cultes comme le petit-déjeuner au bord de la piscine" et tant d'autres choses annonciatrices des délires futurs du duo Lee Lik Chi / Stephen Chow. Mais pour moi, elle est encore trop représentative de cette époque 85-95 en ce qu'elle ne se contente que d'accumuler les gags (malgré leur début de personnalité à part) et ne possède pas de fond à proprement parler tel que trame, sujet, histoire ou quoi que ce soit d'autre qui fasse qu'on reste accroché pour en connaitre la suite (d'où probablement mon assoupissement). Ce n'est certes pas l'appanage de l'époque mais cela me semble en être néanmoins assez caractéristique.
Pour "Magnificent scoundrels", je ne dirais donc pas qu'il est (je te cite encore) "à voir en priorité" mais plutôt en complément des oeuvres futures du célèbre duo en ce qu'il est un embryon révélateur de leur volonté de sortir du moule de l'époque.
Et puis j'ajouterais quand-même qu'à la seconde vision, frais et dispo pour me marrer sans complications aucunes, je me suis franchement bien poilé devant ce film. D'ailleurs, ce qui m'a fait le plus rire, c'est peut-être le gag de Yuen Wah bloqué dans la bagnole. C'était tellement con et inattendu que ça en devient génial.
quand je dis à voir en priorité c'est par rapport à ce qui pouvait se faire à l'époque, car il est clair qu'il appartient par sont style plus aux années 80 qu'aux années 90. Il y manque tout ce qui rend King of Comedy ou God of cookery modernes cad l'humanisation du personnage principal pour dire simplement les choses. Ceci étant dit cela reste au niveau rythme largement supérieur aux comédies genre Aces go places ou des frères Hui si on veut regarder encore plus loin. Et puis il reste quelques plans mémorables comme le coup de la portière, celui de la saucisse, l'envolée dans la vitre, la chambre WC.... C'est de ce point de vue que je le trouve culte. Donc tu as raison j'aurais pu préciser dans quel contexte je jugeais ainsi du film!! ;-)
Ce serait même un peu le chaînon intermédiaire entre ces "vieilles" comédies HK à la "Aces Go Places" ou "Romancing Stars" et la nouvelle vague de la deuxième moitié des 90'...
PS : les "Hui Brothers", je les mettrais quand même un peu à part des autres comédies de l'époque pour leur coté légèrement satire sociale.
>>>Je viens de voir ta critique pour "Magnificent scoundrels", film au sujet duquel j'osais avouer il y a peu que je m'étais endormi devant à la première vision.<<<
Bah,tu sais en même temps Jeffy m'avait conseillé la méga-bouse cosmique de la mort aka " Love is a Many Stupid Things"...alors depuis gare!Méfiez vous sérieusement de ces critiques.
>Ceci étant dit cela reste au niveau rythme largement supérieur aux comédies >genre Aces go places ou des frères Hui si on veut regarder encore plus loin
J'ai rarement vu comédies aussi rythmées que "Aces go places 2" et "The contract" par exemple ! Suffit de voir à la suite "Mr boo: private eyes" et "Fantasia" pour savoir de quel coté vous vous rangez.
PS: qui sait qui s'occupait des cascades motorisées sur les Aces ? Car dans l'histoire du ciné hong-kongais ça fait partie des plus impressionantes, et de loin. C'était même supérieur aux James Bond !
>> J'ai rarement vu comédies aussi rythmées que "Aces go places 2" et "The contract" par exemple !
>> Suffit de voir à la suite "Mr boo: private eyes" et "Fantasia" pour savoir de quel coté vous vous rangez.
Tiens, pas encore vu ce "Fantasia" mais il me tente sévèrement. Et justement, je me demandais ce que ça valait par rapport à un "The contract", par exemple. Paskeu bon, pour tout dire je trouve "The contract" bien sympa mais un peu léger coté déconne (p't'être bien une question d'époque, encore et toujours...).
Enfin, j'y accroche toujours mieux qu'à une comédie de ce mêêêrveilleux et têêêêêllement poétique Monsieur Jacques Tati. ^___^