L'Amour en fuites
Troisième long d'Uchida Nobutera, notamment après "Kazaana" (2007); un film "expérimental" tourné pour moins de 10.000 Euros avec une caméra numérique (à l'épaule) avec l'aide de son producteur Saito Aya, deux actrices d'un précédent film (Megumi and Maekawa Momoko) et deux nouveaux venus, auditionnés au cours d'une longue série de casting…Casting, qui était primordial, car le film s'est écrit à cinq mois. Partant de la simple idée de la dévotion aveugle qu'engendre certaines relations et la première scène du film, au cours de laquelle Yukako en vient à soupçonner son petit ami de la tromper, la suite a été pensé et improvisé tout au long du tournage. Réalisé dans un tout petit appartement loué pour les besoins du film, l'équipe enchaînait les prises pour multiplier les angles, mais également pour tenter de toujours nouvelles choses pour faire avancer l'intrigue.
Tous les avantages et inconvénients d'un tel exercice se retrouvent à l'écran: le jeu des acteurs est particulièrement intense avec une image, qui les colle au plus près; en revanche, les scènes sont trop longues, pour la plupart, car non-construites et inégales dans leur importance et intérêt. L'histoire, elle se traîne un peu, évite de déraper dans la surenchère (sauf, peut-être un péttage de plomb exagéré en fin du métrage, évitant tout juste le drame pour le drame), mais ne raconte finalement pas grand-chose, non plus…
Une fiction, que l'on verrait plutôt comme un exercice réussi entre potes d'une école de réalisation, mais pas forcément pour faire le tour des éditions DVD ou festivals du monde…bien qu'il y a des très belles scènes et que le film donne toute importance à ses jeunes comédiens talentueux, qui ont tout loisir d'exprimer leur talent de jeu.
